26 avr. 2012

Mon coeur en cage


La nuit était déjà tombée sur notre salon, le feu crépitait dans la cheminée, et nous vaquions à nos habituelles activités de début de soirée. Vous étiez confortablement installé sur le canapé, vous lisiez tout en caressant votre chat d'un geste mécanique. Je l'entendait ronronner de plaisir, comme un chant de paix.
Je balançais mes jambes au-dessus de ma tête, confortablement posée sur un coussin au sol, ventre contre tapis, avec l'une de mes nombreuses lectures en cours.
Tout prêt de moi, attendait sagement mon téléphone, et je chauffais ma joue au rayonnement de l'âtre.
Tout semblait en place, tout me convenait parfaitement dans notre rituel domestique.
Vous m'aviez peu habillée ce soir-là: juste un collier et des bas chaussettes de couleur noire. Mes cheveux étaient retenus en une queue de cheval lâche, qui laissait encadrer mon visage des petites boucles rebelles que vous appréciez.
Mes mules se balançaient en un équilibre précaire sur le bout de mes pieds, mais je ne cessais de battre de les jambes, comme une poupée enjouée, et heureuse.
Soudain, mon portable dégoulina de son petit son vibrant. Je sursautai et je portais mon regard au sms que je venais de recevoir:
"Cessez immédiatement votre danse, Ma!"
Je m'étonne. Je regarde le téléphone, puis je vous regarde. Vous avez manifestement reposé le vôtre, je ne l'aperçois même pas. Votre visage a le sérieux qu'il faut, le regard baissé votre lecture.
Je reprends ma lecture et mes singeries capricieuses ne tardent pas à se remettre en branle.
A nouveau mon portable, sa petite cascade liquide qui vous annonce...
"Ma..."
Je me tourne le plus vite possible, mais trop tard, vous avez déjà, et escamoté le téléphone, et dissimulé votre sourire.
Alors, dans un accès de provocation inouïe, ma danse verticale reprend et mue d'une impertinence propre, une mule vient atterrir sur votre journal.
Je vous regarde... Rien ne se passe. Je pince les lèvres, je ne dis rien, je rampe jusqu'à vos genoux, je lève une main vers la coupable.
"Vous l'aurez voulu!" me dites-vous en m'empoignant sévèrement mes cheveux, en renversant ma tête le temps de vous mettre debout et en me trainant pas la queue jusqu'à la cage.
"Vous ne pouvez donc pas rester tranquille? Je vous avais pourtant prévenue..."
Vous me jetez dans la cage aux barreaux noirs, celle dont le sol est si froid car ce n'est qu'une grande plaque de fer. Vous refermer la cage. Et retournez à votre paisible occupation.
Le chat vient me renifler de loin, puis de plus prêt. Je tends mes doigts vers son museaux, je le regarde et je lui dis tout doucement: "Oui, je suis punie. Vois-tu? Viens me réchauffer mon bébé..." Mais le chat ne le voit pas ainsi et retourne à vos côtés bien plus confortables.
Je me suis d'abord recroquevillée, genoux contre poitrine, mes bras autour. Mais le froid me prenait de plus en plus. Je tente de me frotter les épaules. Mais dans cette petite cage, rien n'est pratique. J'ai même du mal à placer mes mains sous mes fesses tant je les sens se glacer.  J'hésite... Je n'ose pas parler, vous déranger...
"M... Maître?" j'articule tout doucement... Mais comme rien ne se manifeste, je réitère: "Maitre?" un peu plus fort.
Je ne reçois aucune preuve de votre présence, ni réponse ni soupire ni bruit de pages...
"J'ai froid, Maître..."
Il ne se passe rien. J'attends, de longues minutes.
Puis: "Maître, je vais attraper froid... S'il vous plaît..."
Comme rien ne vient, je commence à me sentir seule. Vous savez ce que je ressens. Vous savez que cette cage m'abandonne à moi-même et que je ne l'aime pas. Et puis, elle me sépare de vous, de votre accès, et cela m'enferme le coeur.
Alors il se serre, mon coeur, comme si lui aussi était enfermé dans une cage trop étroite, et en se serrant, il ne connaît que les larmes. Mon coeur dit qu'il a de la peine. Mon coeur dit qu'il a mal de ne plus être auprès de vous. Mon coeur pleure l'absence de votre vue. Et c'est toujours plus fort que moi: elle roule du plus profond de moi jusqu'à mes lèvres, cette eau salée, et jaillit dans un hoquet de tristesse. La plainte est quasi-intérieure, mais son chant doit vous être doux.
Vous vous êtes levé, vous avez ouvert la cage, vous m'avez prise entre vos bras, et vous m'avez réchauffée. Et pour être sûr que je ne vous désobéirai plus pour ce soir, vous m'avez amenée contre vous sur le canapé, à la place du chat. Vous m'avez allongée contre vos cuisses, la tête posée sur vos genoux, et tout en lisant, vous avez caressé mon visage luisant d'une main... mécanique.







24 avr. 2012

Soumise sans collier mais pas chien perdu


La particularité de ma situation me fâche voire me fait un peu souffrir... Je suis soumise à Monsieur, je lui obéis, je suis ses recommandations, je me plie à ses remontrances, je l'aime de tout mon coeur, je m'imprègne de son essence, et pourtant... je ne porte pas de collier.


Allez, pas de réflexions, messieurs... mesdames... Je ne suis pas chien perdu sans collier. Enfin chienne. Je suis juste dans cet interstice délicat où l'apprentissage de l'autre se fait de chaque côté. Bien que l'on sache vers quoi l'on se dirige, on prend son temps, on s'apprivoise, et on se cherche surtout avec cette douce capacité d'émerveillement chaque fois que l'on se découvre une nouvelle complicité.

Mais parfois, l'attente est longue, les circonstances difficiles, les futurs indécis (pas l'avenir, lui je sais où il va). Alors, la chienne en devenir, petite renarde espiègle qui s'était avancée patte prudente pour demander, par l'intermédiaire d'un blog, un timide: "Apprivoise-moi?" à son prince de la plume, eh bien, cette chienne-là se trouve parfois dans un désarroi indescriptible.
Note aux sceptiques de service: je vous rappelle qu'un maître est un être humain qui porte aussi ses doutes et ses problèmes. Pas un de ces mâles en manque d'autocratie qui à force de déni, se retrouvent un jour, seul et ignoré de tous... et de toutes. Un vrai maître, c'est celui qui non seulement a ses problèmes, prend en plus en charge ceux de sa soumise (ce qui est plutôt courageux) et qui a assez de plomb dans la cervelle pour distancier le tout et surmonter sans crise majeure.
Donc, la petite soumise que je suis, égoïstement lovée dans sa soumission, réclame à corps et à cris, et l'attention qu'elle mérite, et celle qu'elle croit mériter, et celle qu'elle ne mérite pas, mais bon... et surtout, surtout, un petit collier.

Et comme c'est une chipie surdimensionnée (Flow dirait une garce), elle est partie en quête non pas de son collier de maître (seul lui pourra le lui passer) mais de ses colliers de jours, ceux qui marqueront sa soumission au quotidien, sans trop d'ostentation, mais quand même...


Je n'ai pas peur de les montrer, car même si mes parents voient le collier, je me dis que s'ils le reconnaissent, c'est qu'ils lisent ce blog et qu'ils sont aussi "coupables" que moi... Mouarf! et idem pour mes amis les vanilles qui ne sont pas au courant. Les autres ne se formaliseront pas, ils savent et même certains de mes collègues, car quand on est amoureuse... on a du mal à ne pas le crier sur les toits, n'est-ce pas?

Je les ai trouvés sur A Little Market, auprès des Bijoux du Soleil (il valent autour de 25-30€). J'ai pu demander à Jocelyn la créatrice de les mettre à la taille exacte de mon tour du cou centrée (soit 35cm) pour qu'ils soient vraiement en collier de chien. Je devrais les recevoir sous 3-4 jours...
Il y a plein de choses qui me plaisent sur ce site, et qui peuvent, alors que très vanille, s'adapter tout à fait à ce que je veux montrer de ma soumission dans mon quotidien...
Il y a aussi un bon petit nombre de corsets, serre-tailles et en fait, des artisans qui sont prêts à réaliser des pièces pour vous. Je pense qu'il suffit de les contacter et de leur demander...





Oglaf, l'esclaffe!

Cela fait un petit moment que je le suis (il publie tous les dimanches, en principe, quoique ce principe a des dérogations nombreuses et variées).
Il n'empêche, il m'éclate. Je vous conseille de le suivre et je vous donne ceux qui m'ont vraiment enchantée, en commençant par le dernier...
PS: désolée pour les non anglophones (et je ne vise personne ;-))
Allez, je vous traduis parce que je suis bonne: Lui: On se sauve ou on baise? Elle: Fé moinf diffifile...

Et cela pour les plus "softs"...
Celui qui m'éclate complètement, c'est celui-là:
 Elle: je veux dire, ce n'était pas mauvais ou ... Mais j'avais entendu dire que tu étais vraiment, vraiment bon, c'est tout. Lui: Oh, c'est à cause de l'amulette. Elle: Quoi? Lui: je voulais une amulette de prouesses sexuelles, mais ça n'existe pas.
Lui: Alors j'ai pris une amulette qui fait dire aux gens que tu es bon au lit même si ce n'est pas vrai. Elle:  C'est de la merde! Lui: oui, je sais, mais sens toi libre de ne pas tomber sous son charme. Elle: et tu ne peux pas savoir ce qu'il est bon au lit! Elle2: Oui, je l'ai eu aussi et je confirme.
 Au dessus de chaque histoire, il y  un petit commentaire de l'auteur. Celui qui précède l'histoire est: je vole toujours le miel des abeilles mais elles en refont!
Serviteur: Les combattants attendent votre jugement, Empereur. Pouce levé si vous voulez qu'il vive, baissé si vous désirez qu'il meure. Empereur: Tu vois, je me demandais. Et si je faisais cela. Est-ce que cela voudra dire qu'ils doivent baiser?
 Emepreur: hahhhaaaa, ils le font. Cons de gladiateurs. Je ne peux même pas croire qu'on les oblige à se battre depuis tout ce temps.



23 avr. 2012

Cyprine...


La pluie ne tarissait pas d'éloges à ce mois de mars si doux. Nous sortions à peine d'un café où toute l'après-midi, sous l’œil morne d'un serveur endormi, nous avions discuté comme des tourtereaux de l'année.
Sur le trottoir, la lumière de l'après-midi baissait à grande allure.
Je me souviens...
La ruelle était sombre, les réverbères rares, les passants inexistants. Tu t'es arrêté face à moi, sous ce parapluie trop petit pour contenir deux êtres emplis de désir. Tu as penché ton visage, ta main a frôlé mon manteau, et tu l'as entrouvert, me maintenant à distance de ton corps.
Cette main, cette serre qui n'a jamais pris le temps de caresser mon sein, ni de l'enrober de douceur.
"J'ai envie de te faire mal, hmmmm, comme j'ai envie de te faire mal".
Tes doigts n'ont pris aucune peine: de leur extrémité avide, ils ont saisi le bouton tendu et ont pincé d'un coup leur désir avoué. Ils ont pincé, et ils ont tiré. Mon buste se repliant sur mon ventre réceptif. La contracture me fait encore frissonner à me rappeler. La sensation d'emprise, l'onde électrique qui me parcourt encore les hanches, la vague de plaisir qui hérisse ma jambe.
"J'ai envie de te faire mal..." comme une seule phrase peut déclencher tant de désirs...
Il pleut et l'eau ruisselle maintenant le long de mon échine. Je sens ricocher l’humidité contre mes jambes gainées de bas, le son des gouttes sur la toile tendue du parapluie...
Ta main a glissé au-dessous de mon menton, il l'a levé à ta bouche et tes lèvres charnues ont happé mon cri. Je me noie maintenant dans le mouvement englobant de ta langue, ton être avale mon âme, respire mon souffle vital et étouffe toute sensation de malaise. Je me fonds dans cette rivière d'appartenance, dans le courant de ton désir et de ton autorité.
Mes jambes s'écartent pour ne pas chavirer sous cette marée d'envies. Mon corps s'agrippe au tien pour ne pas basculer. J'oublie et la pluie et la lumière obscure de cette ruelle. Je voyage sur ton émotion comme une barque à la dérive...
Alors ta main descend le long de mon cou, l'enserre fermement, se l'affirme. Puis écartant de nouveau mon manteau, elle saisit mon ventre, le pétrit.
Tu soulèves ma robe, tu remontes ma jambe. Je sens ma peau se hérisser des frissons de l'angoisse amoureuse. Tes doigts détachent les lèvres de ma chatte et plonge, langoureusement, dans mon sexe. je sais que je suis trempée, je sens que je suis trempée. J'ai senti mes cuisses glisser comme deux fleurs de rosée. Et je me dis: il voit, il sent. Je transpire mon amour, je dégouline mon désir, je suinte mon envie...
Ta bouche m'avale, tes lèvres me mordent:
"Je t'aime, me dis-tu, je t'aime... Où étais-tu passée toutes ces années, je t'ai cherchée. Où étais-tu?"

22 avr. 2012

Quand Le Pen te pourrit la vie

Promis, je ne parlerai pas de son score... Mais de son image. Soumise à fétichiste oblige.

Même si l'article qui a déclenché mon ire est assez trompeur, voire bourré d'erreurs, je dis que cela ne nous rend pas service du tout.


Je veux parler d'un petit encart de GQ d'avril sur la Le Pen, qui veut décrypter ses codes comme étant des codes SM: ses jupes noires ou à rayures (ça fait mafieux non?), sa ceinture double à finition de métal (Ah, parce que la ceinture n'a jamais eu de boucle, c'est bien connu. Bon je suis un peu de mauvaise foi, mais...), ses collants opaques (il va falloir m'expliquer ce qui est passé dans la tête du journaliste, pour voir du Sm là-dedans), sa blondeur (heu, je vais me balader sur les sites SM plus souvent, car là... c'est un signe?), ses breloques, et ses loloches (il paraît que quand on est SM, on a le sein lourd!! sisi, il a écrit cela le journaliste!!! ce misogyne de journaliste!)

Fergie blonde, SM d'une soirée, robe, talons, et ... breloques...

Bon je passe sur la veste en cuir (cela représente plutôt pour moi le motard), les épaulettes militaires (on peut être fétichiste sans SM, non?), et son manteau de couleur beige: Neuilly oui, mais SM??? Bon elle porterait un Triskell en tant que bretonne...


Ce qui représente pour moi tout autre chose que les valeurs de Le Pen...
 
J'ai bondi... Un journaliste bien pensant va bientôt stigmatiser une autre orientation sexuelle en parant  Hollande des codes homo? Parce que bon, cela part du même principe non, en voulant dénoncer un monstre, on le pare des "codes" ou des supposés attributs d'un groupe à la sexualité qui n'est pas de la norme socialement admise?

1.la teinture du vieux beau? 2. la lunette coquette? 3. le noeud anglais 4. la couleur de Michou?  Les codes homo de Hollande???

Je suis furax, comme Signé, et pour le dire, je vous offre Le Pen en Heidi, car tout de même, elle me fait plutôt penser à cela... PS: c'est une pratique sexuelle, Heidi?



19 avr. 2012

Potiche....


Une soumise, une potiche, un meuble?
Certains le croient: une soumise ne doit pas parler sans l'autorisation de son maître, une soumise se doit d'attendre le bon vouloir de son maître, en position de? attendez je retrouve le mot: ...
Google est mon ami: Nadu. Cela donnerait cela (merci à Jeff pour l'avoir trouvée)

Le plus drôle, c'est que moi qui pratique le yoga, cette position est le Vâjrasana, une des positions parfaites pour la respiration, la méditation, la concentration... et en yoga aussi on a un maître!!! (mdr: tiens! un jour je ferai un parallèle entre la soumission et le yoga, ce sera drôle: mon corps est un temple, etc. on en reparle?)
Une soumise n'a pas d'opinion? N'est pas libre? Doit rendre des comptes?
C'est un melting pot de règles, de contrats, de... pfff... et la femme qui veut se soumettre, elle fait quoi, dans ce fatras?
Je me balade beaucoup sur le web, je discute beaucoup avec des "maîtres" (je mets des guillemets car ils ne le sont pas tous, même si certains ne le savent pas!), des soumises ou postulantes, des femmes aguerries, des vanilles aussi (et même de mes amis qui ne comprennent pas toujours mais qui ont l'ouverture d'esprit d'écouter et de s'exprimer sans jugement).
 
Et puis, et puis, je parle surtout à celui que j'appelle Monsieur...


Qui n'est pas encore mon maître, qui ne m'a pas fait encore l'honneur de passer un collier autour de mon cou qui le fascine tant, pourtant, et à qui je n'ai pas fait non plus l'honneur (sic: j'ose écrire cela, aux abris les maîtrillons...), de m'agenouiller, de prononcer un texte que je travaille d'arrache-pied pour qu'il soit parfait,  et que j'apprendrai par coeur! eh oui!

Je parle donc beaucoup avec Monsieur, et nous nous posons des questions...

Car je dois bien préciser: même si Monsieur a 25 ans d'expérience dans le BDSM, il ne se prévaut d'aucun mentor, d'aucune règle pré-établie, d'aucun certitude inébranlable. Monsieur sait écouter sa future soumise, Monsieur sait la mener où il désire, resserrer les liens et les contraintes peu à peu pour qu'elle se love dans son espace de plus en plus étroit, tel un corset qui la magnifiera (je vous ai dit qu'il était fétichiste, le Monsieur?).
Monsieur sait dire à sa petite têtue: tu ne te concentres pas sur ta soumission, tu n'es pas dans les conditions, là. Alors, consacre-toi à ce que tu es en train de faire car cela te paraît important, apparemment, et reviens vers moi quand tu seras impliquée.
Monsieur a su dire à sa future soumise qu'un carnet était une bonne façon, non de la surveiller, mais de s'améliorer elle-même, de prendre conscience de ce qu'elle était et de ce qui l'entravait dans le mauvais sens du terme...
Mais surtout, Monsieur sait parler et se poser des questions. Il ne m'a jamais dit: tu m'appelleras Monsieur, tu me diras vous, tu baisseras les yeux, tu... il sait que cela viendra, naturellement.

Alors je reprends mon discours du début: une soumise, une potiche? un meuble?


Non, une femme qui suit son maître. Qui va le reconnaître comme un centre, qui se libèrera des contraintes de sa propre soumission à elle-même pour déléguer, comme en démocratie, tout son pouvoir à celui qui sait (je ne parle pas de l'état de nos politiques, là, soyons clairs!). Qui va dans un couple D/s, délibérément dire à l'autre: tu es le mieux placer pour le bien général. Donc, je te laisse diriger, organiser, décider, désirer, guider, montrer... agir.
Mais je ne serai ni la potiche de service ni le meuble ciré. Non, j'ai mes opinions, ma voix, mes gestes, mes qualités, aussi mes bons réflexes. A-t-on jamais empêcher un chien d'aboyer pour alerter qu'un intrus entrait dans la propriété? Non, c'est son rôle. Il est cependant soumis à son maître. Et il sait qu'il ne doit pas mordre, ce n'est pas poli!
Eh bien, la petite chienne que je suis aussi, cultive sa différence en la polissant... en la poliçant.
Et même si elle veille à ne pas être plus haute que Monsieur (ce n'est pas difficile, il fait plus 25cm qu'elle, même avec talons), même si elle ne va pas l'interrompre pour outrer son langage et déblatérer des idioties de bas étages (c'est la moindre des corrections et des politesses), même si elle s'adresse avec déférence, le vouvoie ou le sers avec amour, c'est bien parce qu'elle l'aime, qu'elle l'admire et qu'elle reconnaît en lui l'être qu'elle attendait (et pas une sorte de supériorité intellectuelle ou physique que les féministes concluront sans savoir).

Car:
1. je me sens l'égal de l'homme et de Monsieur aussi! Le reste est une question de position, et j'ai choisi la mienne :-)
2. je ne joue aucun jeu avec lui du style tu me bats seulement de 5 à 7. Je suis soumise tout le temps, mais seulement avec Monsieur (sauf sur son ordre): essaie donc de t'adresser incorrectement à la chienne que je suis, et tu tâteras de mes crocs... (pour résumer!)


3. je me sens libre, d'autant plus que je lui aurai offert le pouvoir (enfin légère!!! je vais pouvoir laisser vagabonder mon esprit à des plaisirs plus agréables que de choisir ce qu'il faut faire!!!)
4. je prends la parole et j'essaie d'exercer mon intelligence à ne pas dire de conneries (cela m'empêche la dispersion, ce n'est pas mal! et en plus on me prend pour plus intelligente que je ne suis... mdr)
5. j'ai un référentiel: Monsieur, qui me libère des entraves sociétales et affectives, et me permet enfin de savoir que quoiqu'il arrive, j'ai un refuge, un guide et que je saurais où et comment aller sans être perdue. Cela vous libère de beaucoup de contingences.
6. je ne rends pas compte de mes faits et gestes parce que je suis enfermée, mais parce que je veux qu'il sache qui je suis, comment je réagis, quels sont mes sentiments et mes émotions, tous les outils dont il a besoin pour m'aider au mieux par sa réflexion et sa connaissance à m'assurer, à moins souffrir de ces même émotions, à réagir avec sérénité, et à savoir réfléchir à ce qui peut être le mieux pour moi, et pour nous aussi... (et non avec des comportements pré-établis et stéréotypés)
7.  je ne suis pas effacée en public, je veille juste à être polie. Je n'interromps pas Monsieur quand il parle, mais je ne le fais pas non plus avec les autres personnes... Je ne contredis pas Monsieur en public, je lui parlerai de mon désaccord après... Histoire de ne pas étaler au grand jour nos histoires de couple (tant de couple le font, et cela me mets dans des rages folles de les voir s'humilier en public pour avoir le dessus, un dessus stérile en plus! voire blessant).
8. je ne m'énerve pas (du coup je suis beaucoup plus heureuse: on ne vous a jamais dit que l'énervement se retournait surtout contre vous-même???)
9. je m'arrête quand Monsieur me le demande (mais j'ai aussi des amies qui le font, et je ne me prive pas de le faire à mes amies, car il ne faut jamais laisser quelqu'un que l'on aime s'enfoncer dans ses travers sans avoir la charité de l'aider)
10. j'évite les gros mots, les insultes, la méchanceté gratuite: cela est tellement plus portant quand on dit les  choses avec esprit, intelligence et humour, n'est-ce pas???
11. et je pourrais continuer comme cela longtemps...


Donc, soumise... pas potiche, pas meuble (ou alors un Boulle, au moins ça!).
Non.
Je suis l'objet de l'autre, la chatte, la chienne, la propriété (bail renouvelable? mouarf!), le territoire, l'esclave (en sursis) mais surtout la sculpture, oui, sans cesse taillée et modelée pour atteindre sa perfection et enfin être celle que l'on remarque en vitrine :-)!



18 avr. 2012

Rendez-vous


Il est de ces rendez-vous où dans mon petit orgueil de chienne non avertie, je pense que je vais mener la danse et que mon aplomb surdimensionné va me permettre de passer le déjeuner "fingers in the nose"...
C'est très très mal connaître celui qui me fait face.
Mais, bon, je m'illusionne toujours.
Et je vais quand même jusqu'au bout de mon propre massacre...

Tu m'avais dit les chaussures les plus hautes de ton placard... et une tenue différente de la dernière fois. Bon, j'aurais vraiment pu être chienne, dans le mauvais sens du terme et mettre un jean!
Mais comme je suis aussi une petite allumeuse, et que j'aime jouer, j'ai obtempéré dans le bon sillage.

Je me suis précipitée sur mon étagère à chaussures avec mon mètre ruban, et j'ai mesuré les talons. Hop, des Sergio Rossi confort mais talonnesquement acceptables pour toi et nous voilà partie, mam'zelle.

J'ai également mis une robe, celle que je préfère, et des bas, histoire de corser la chose (j'étais en collants la dernière fois -buerkkkkk dirais-tu).

C'est à cet instant précis que j'ai préparé ma chute. J'ai mis un porte-jarretelles!

J'aurais pu mettre des auto-fixants... j'aurais pu me faciliter la vie. Je n'avais aucune consigne. Et puis, je ne te suis pas soumise, à cet instant, je n'ai pas à t'obéir, ni même à obéir à ton esprit! J'aurais pu... Mais.

Je suis cette petite orgueilleuse qui pense que le monde va lui appartenir, et que mes provocations me seront pardonnées. Je m'illusionne toujours...

Je vais bien le sentir tout à l'heure.

Une brasserie, qui ne paye pas de mine, un déjeuner qui s'annonce entre amis. De longues discussions, une façon de s'apprendre, toi, l'homme, moi, la chatte, fuyante, résistante et déjà conquise...

Les tables s'étalent devant nous, au soleil de printemps, des tables de restaurant, et derrière, bien rencognée entre le mur et la vitrine, une table haute, façon déjeuner sur le pouce, ou espace à la mode.

"Où veux-tu t'installer? me demandes-tu.
- Là, au soleil, bien confortable, sur ces chaises rembourrées de cuir..." J'aime le confort pour manger. J'aime le confort pour contrôler qui me fait face. J'aime le confort pour m'oublier, moi, mon corps, et me concentrer sur l'esprit.
Déposé le manteau, accroché le sac à main: il faut que j'aille aux toilettes. J'y cours. Je te laisse installé sur ta chaise, un sourire aux lèvres.

...il est de ces rendez-vous où dans mon petit orgueil de chienne non avertie, je pense que je vais mener la danse et que mon aplomb surdimensionné va me permettre de passer le déjeuner "fingers in the nose"...

Je suis revenue soulagée, sûre de mes charmes puisque je n'avais plus d'entraves, les bas bien remis, les jambes bien campées sur mes talons. J'ai traversé la salle tête haute, les hommes me regardaient. J'avais cette assurance de la femme qui sait qu'elle mène son monde. J'avais cet air de conquête qui pense que tu es encore l'ami...

A détour de la colonne, le long de la vitrine, je te vois, souriant, heureux, tu m'attends. Toutes mes affaires ont disparu de ma chaise, mon sac, il n'y est plus. Tu es au fond de la salle, assis en hauteur, perché tel un baron, sur ton tabouret de bar. Tu me regardes venir à toi. J'ai ralenti, j'hésite, je me gêne soudain. Je regarde l'autre tabouret, la table haute, si haute où tu as tout déménagé.

"Ah? c'est peut-être le seul mot articulé que je pourrai sortir...
- Oui, on sera mieux ici." est ta réponse.

J'ai escaladé le tabouret, j'ai perché mon cul sur cette chaise haute, enfant-femme sans plus aucun hochet, reine de ma vie au sceptre perdu. J'ai su à ce moment-là que je n'avais plus le même homme en face de moi, celui que j'avais imaginé avait disparu. Un autre prenait sa place... Et malgré mon malaise, ma robe courte, mon porte-jarretelles qui s'enfoncera dans mes cuisses puisque mes jambes sont ballantes, malgré ton air doux, ton sourire d'enfant, et ta gentillesse têtue, je sus que je ne pourrai jamais lutter contre tes décisions.





17 avr. 2012

Crumb au Mam... Débarquement de super nana...


 


Crumb, Robert Crumb, qui ne connaît pas? Au moins visuellement...


C'est le papa de Fritz the Cat

C'est cet artiste déjanté, underground, qui explosa en 1968 (une année avant que je ne naisse) avec le N°1 de Zap Comix. 


Il y a une rétrospective qui vient d'être accrochée et qui reste sur les murs jusqu'au 19 août au MAM.
Bien entendu, j'irai, pour y voir ses dessins de cul, mais aussi ses dessins plus... disons politiques:

Couv.refusée en 2009 par le New Yorker à propos du mariage gay.

Acheter le catalogue de l'exposition que Crumb a supervisé lui-même (il vit en France depuis 1991 avec sa muse et co-auteur Aline):

C'est en effet avec Aline qu'il a dessiné récemment Parlez-moi d'Amour!

Et bien entendu de me délecter de son humour boosté longtemps au LSD et à l'herbe...




15 avr. 2012

Futur Proche...


Les folies du dimanche!


Message personnel pour mon fétichiste préféré: voici donc des chaussures disons.... délirantes! Cela nous changera des bas coutures et des talons aiguilles... mdr!

Je plaisante, mais c'est arrivé cette semaine dans ma boîte à lettres. Le créateur est Kobi Levi, et son délire est assez intéressant en fait.



Surtout pour cette paire-là, qui se rapproche un peu plus de l'esthétique que j'affectionne...


Je vous rappelle qu'il y a quelques années, jamais nous n'aurions mis ces chaussures-là, en les taxant de chaussures orthopédiques.

Aujourd'hui, elles valent près de 700€ chez Louboutin. Et je ne condamne pas, je dis juste qu'un rêve de designer a parfois de l'avenir...


11 avr. 2012

TA...


Douceur, je te le dédis, à toi qui crains toujours de me faire mal en tes gestes de douleur
Où prendrais-tu l'inspiration, sinon en ton et en mon passé pour aller jusqu'au ru.
Une onde d'humide chaleur, expression de l'esprit qui nappe la main de son odeur de femelle
Lèvres gonflées et le sexe demandeur, que sais-tu de mes désirs? Maître, tu es Tel
Elle m'irradie, ta douce envie et mes cris incontrôlables qui me font porter, qui l'eût cru
Une certaine essence de la joie et du plaisir, jusqu'à, Ô!
Remettre en question ma personne et m'ouvrir en fin sur le fond...