24 mai 2012

Passer du rire aux larmes... ou inversement.



Larmes, Man Ray


Il y a bien une chose qui caractérise la relation D/s, quand elle est vécue à plein, en 24/7, c'est qu'elle engouffre tout de votre être. Elle l'avale dans son outrance, sa exacerbation des émotions, dans le remise en cause de votre quotidien et de vos réflexes vitaux.

Man Ray

Je suis une hyper-sensible, tout m'atteint, tout m'est émotion. Jeff est à fleur de peau, je le ressens, et m'angoisse. Jeff est heureux et se lâche, je suis joyeuse et légère. Jeff est grave voire sévère, je suis sereine...

Au fur-et-à-mesure que les règles arrivent, nous sommes à la 4ème, je réagis donc selon ma nature profonde: avec les sentiments, épidermiquement, comme l'animal éponge là, posé dans le coin sur le petit coussin (là, je parle de mon chat :-), le vrai.)

Et la règle 4ème porte sur le collier. Elle est d'autant plus difficile pour moi que je ne portais jamais de collier avant de connaître Jeff. J'avais même tendance à les perdre ou les casser, pour le peu que l'on m'en a offerts.

Or je passe avec cette règle, non seulement de l'absence à la présence omniprésente d'un collier, mais de l'intime au public: car il y est édicté que je dois porter le collier de soumise métal en public.

Il faut savoir que je suis très complexée (je ne peux pas dire ici ce que je pense de moi, je me ferais tuer, ou tout du moins, punir sévèrement... donc imaginez juste ce de quoi peut se qualifier une femme très très mécontente de son physique.). Mon objectif dans la vie -surtout qu'une partie de ma vie se déroule devant un public (n'imaginez surtout pas que je suis présentatrice tv, c'est incompatible avec ce que je viens de vous dire sur mon apparence ;-)!), est de passer inaperçue. Toute petite. Dans mon coin. Je suis celle qu'on ne remarque pas quand j'entre dans une salle de resto, je suis celle qui est habillée en passe-murailles, je suis celle qui est le contraire de l'audace vestimentaire ou du bling-bling.

Jeff m'a déjà imposé le port des bas, maintenant, du collier métal avec son anneau  visible...

Ce matin, j'étais bien... disons... je suis passée aux larmes.

Alors je réfléchis, qu'est -ce que cela remue en moi. Quelles sont les remises en cause de l'image que je projette aux autres, et surtout de l'image intérieure si pitoyable que j'ai de moi. Quelles sont les souffrances qui remontent, juste émergées par le port d'un simple collier. Sur quelle voix de l'acceptation me mène mon maître, et ce malgré ma douleur et mes larmes?

Je sais qu'il faut que je le laisse faire, que je me laisse faire. Mais c'est parfois dur. J'apprends. J'apprends à entendre je t'aime, que je suis belle, qu'il est fier d'être à mon bras, que j'ai bon goût, tant de douceurs, tant de joies... qui me font mal.

Je sais qu'il y a maintenant un certain nombres d'entre vous qui sont des lectrices ou des soumises. Cela m'intéresserait d'avoir votre opinion.

Merci d'avance.


4 commentaires:

  1. bin en fait, je ne serai pas au courant que vous n'êtes pas moi, je croierais que vous êtes moi... (je ne sais pas si je suis claire mais c'est bluffant, j'vous jure)

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  2. Il y a 2 choses: la règle, telle que j'estime qu'elle bonne pour nous, nécessaire pour toi...et puis il y a l'interprétation que tu en fais, à l'aune de ton passé, ton histoire, ton vécu, et que tu interprètes forcément dans le sens qui "t'arrange", qui te conforte dans ton dysfonctionnement, tes douleurs, ton mal être...Et tu pleures, parce que tu trouve ça injuste ce que je te demande, ou inutile, ou trop difficile...mais on ne surmonte pas ses craintes et ses angoisses tenaces d'un simple claquement de doigt et en quelques semaines Ma...ça prendra du temps, des larmes, des crises, oui, il y en aura...
    Mais de même qu'il y a quelques semaines encore tu ne te serais jamais agenouillée devant moi sur un parking de square plein de mamies, reconnais le, de même dans quelques semaines tu porteras ce collier avec fierté et même avec assurance, je te connais, et j'en suis persuadé...
    En attendant, pleure Ma oui, encore et encore, évacue les par tes larmes toutes ces années de souffrance...plus elles seront nombreuses, plus tu te sentiras libérée, et plus tu te sentiras soumise...et surtout plus tu seras sereine et heureuse, enfin...

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  3. @La chatte: Oh si, je vous comprends parfaitement... C'est très claire, et je suis contente de vous avoir "rencontrée".
    @Jaff: Merci Maître, de votre commentaire, je m'attendais à une volée de bois verts, vous me consolez du feuillage, merci sincèrement.

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  4. J'ai découvert votre blog, j'aime bien.. même si je ne suis pas soumise. J'ai tester le Shibari. On sent qu'il vous respecte et je trouve cela joli :)

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