18 mai 2012

Passation de pouvoir


Rien n'aurait pu me prévenir de la forme de soirée que j'allais vivre. Allons, des passations de pouvoir, nous en avions eu une la veille. Et des mises au colliers, j'en ai lues des tonnes. Mais que je sache, je ne m'attendais pas à cette tension, à mon stress, à l'étrange nature que ce moment allait prendre.

Je vous attendais derrière la porte, à genoux, mes deux carnets posés devant moi, le cou juste ceint d'une cordon de cuir que j'avais fabriqué dans l'après-midi. Mes yeux et la tête baissés, mes mains posées sagement sur mes genoux, je vous attendais. Vous n'aviez donné aucune instructions si ce n'est féminine. Vous avez eu tout de même un hoquet, vous ne vous attendiez pas à que je vous accueille ainsi.
Mais mon coeur était tendu, toute la journée, j'avais été malade -un peu à la manière de Sabine Azema dans Tanguy, vous savez: hips! Tffffff.... Une horreur.
Vous n'étiez guère plus brillant, je pense.
Vous avez essayé de nous détendre: un peu de champagne... des caresses... une position bien appropriée. Rien n'y faisait. Une fessée? Toujours tendu comme un clou sur une selle, la soumise!
Vous avez alors pris d'autres chemins. Vous avez ouvert vos paquets. Il est curieux de voir son "futur" maître les yeux brillants d'impatience comme un enfant devant l'arbre de Noël. Vous avez essayé le premier collier: il ne vous a pas satisfait comme vous le désiriez. Trop léger, finalement, trop mince aussi. Moi, bien sûr, il me convenait!
L'autre collier, je le connaissais: un jour où nous parlions de nos goûts, je vous désignait celui que vous aviez commandé, sans savoir que votre choix s'était porté sur celui-là. Les grands esprits... n'est-ce pas? se rencontrent parfois.
Pour l'instant, je suis tendue, collier froid et  mains glacées... Bon, vous durcissez le ton.
"Ma, le seul mot qui compte est "stop". Je n'en reconnaîtrai pas d'autre."
Vous ôtez le collier métal. Vous placez le collier cuir. Il est haut, il est rigide, il appuie cruellement sur ma glotte. Vous le lacez, les liens sont en cuir, vous le serrez.
Je ne sais plus ce qu'il s'est passé ensuite, je me souviens d'être à quatre pattes, vos mains puissantes sur mes fesses. Je me souviens aussi d'être à genoux, les yeux bandés, de vilaines pinces reliées par une chaine. Vous expérimentez leur réglage, me faisant jeter des cris muets. Je me souviens surtout des chaines que vous passez à mes poignets, qui courent sur mon corps froides et insensibles. De la chaine cruelle qui vient s'incruster entre mes lèvres mouillées, qui pénètre mon cul comme un serpent indécent. Je me souviens du cisaillement, de la douleur des seins. De ces pinces que vous ôtez, des deux longues et fines baguettes de bambou que vous leur substitués et de ces élastiques qui roulent de plus en plus proche de mes tétons, les enserrant d'une morsure insupportable. Et vos mots:
" Je ne veux pas te les enlever tout de suite, je suis fière de toi, tu es ma chienne..." Et je résiste. "Tu es courageuse, ma soumise, tu..."
Je me souviens surtout de mon texte, ce texte que je répète depuis des jours et qu'il faudra que je vous récite pour vous dédouaner à jamais des tortures que vous m'offrez, des plaisirs que vous m'infligez.
Je me souviens de vous assis, m'empalant sur vos doigts, assise sur une de vos cuisses, m'intimant de me frotter comme une petite chienne trempée...
J'ai fini par dire stop, vaincue, entre contractions et seins meurtris. J'ai finis par avouer mon impuissance, ma reddition. 

Une soirée étrange, hors du temps, sans cérémonie...
Une soirée de mise au collier.
Une soirée à nous.

(demain mon petit texte...)

4 commentaires:

  1. Bonjour... :D

    Jolie!!!
    Erika

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  2. @Erika: Tu trouves? ;-) Merci en tout cas...

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  3. Sincèrement? ...Absolument.

    Mais de rien ;)

    Erika

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  4. @Erika: Il y a bien une chose pour laquelle je suis toujours présente, c'est la franc parlé... Donc, oui, sincèrement.

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