Depuis quelques temps, troublés un peu par les changements, nous voguons sur une sphère... vanille. J'ai bien reçu mes règles et je les applique, mais nous n'avons plus le temps de nous poser assez pour que je sente toute la fermeté du Maître.
-Tu as besoin de dureté, Ma?
J'ai besoin de douceur et de dureté. J'ai besoin de consolation. J'ai besoin d'avoir mal, d'être contrainte, de pleurer, puis enfin d'être consolée. Je suis, je reste la petite fille sexuée qui doit vous sentir dans toute la dimension de votre amour pour devenir une femme et exprimer sa sensualité.
Je mollis. Je suis cet être pétri d'habitudes: mettre son collier le matin, vous dire bonjour, vous saluer quand je suis à vos côtés, vous baiser les pieds. Mais je ne veux pas être que cela. Je veux continuer à être surprise. Et je ne le suis pas pour l'instant. Nous ne nous posons pas. Nous n'avons pas de temps pour nous.
L'autre soir, nous recevions des amis vanille. Plus ma meilleure amie et son compagnon. Elle sait tout de moi, mais pas lui. Bien sûr. La soirée s'est déroulée comme une soirée entre amis se déroule habituellement. Puis je suis allée cherchée quelque chose dans la chambre. Je me suis retournée, vous étiez là. J'étais arrivée avec mon amie. Je ne vous avais pas salué. Vous m'avez mise à genoux, ferme. Et tout d'un coup, l'être que je côtoie. L'homme doux, sensible, à l'humour dévastateur (plouf plouf?) et si sympathique, est devenu le Maître. Le regard s'est durcit. La bouche s'est pincée. La main n'a pas hésité. Et juste cela m'a remise dans mon monde, à moi, dans mon cocon. Dans l'univers où je me sens vivre et détendue.
Alors, je mollis Maître.
Et aussi: quand vous appartiendrai-je vraiment? Jusque dans ma chair?
Oui, Maître, je mollis... et dans ces cas-là, mon désir s'éteint, je ne ressens plus rien. Que cette mélancolie atone qui mine mes jours. Maître que j'aime, reprenez nos jours en mains.
Ou alors comme au Moyen Ange, une figurine de femme enchainée représentant un J...